Randonnée du 19 Aout 2015: Retour au Pech de Bugarach 1230m.

On les a trouvés !

Ce Mercredi matin, nous étions trois compères,

Partis de bon matin vers Limoux, Malepère,

Les champs de tournesol des plaines du Razès,

Jusques à Bugarach dont nous visions le Pech.

Y’a trois ans ce village défraya la chronique :

D’objets extraterrestres la base hypothétique,

La fin du monde y fut annoncée… et fugace !

Nous voulions de cela récolter quelques traces.

Un chemin raviné parmi les champs serpente.

– Plus de forces de l’ordre pour surveiller la pente,

Aucun illuminé psalmodiant des prières –

Nous grimpons sans souci parmi les blocs calcaires.

Le vent nous rafraichit pendant que nous montons,

Le clair-obscur du bois cache ses champignons,

La hêtraie nous enserre et tous ses buis, complices,

Font par-dessus nos têtes une voute propice.

Nous laissons sans regrets le vaste plat herbeux,

Terrain d’atterrissage pour vaisseaux sidéraux,

Et finissons la course sur le sommet pierreux,

Belvédère étendu aux quat’ points cardinaux.

Après ce compte-rendu, ma foi pas mal léché,

Je vous vois satisfaits, pour tout dire rassurés :

Certains, qui le craignaient, n’ont pas osé venir.

Mais la vérité vraie, là, je vais vous la dir(e)

Les Martiens sont venus et même ils sont restés !

Beaucoup de vous l’ignorent, moi seule je le sais :

Le choix de ces terrains crétacé, jurassique

Sied à leur future lutte intergalactique.

2012 c’est raté, ils se sont mutinés.

Refusant d’obéir, chassant leurs officiers,

Qui depuis errent idiots sans leurs subordonnés,

Tous seuls sur leur falaise, j’ai pu les observer :

Transformés en chocards par quelque Mélusine

L’un devise tristement, l’autre, du chef, opine.

L’étendard qu’ils plantèrent sur la terre conquise

N’est qu’un pin efflanqué luttant contre la bise.

Quant aux p’tits hommes verts qui en buis se déguisent,

Ils aiment ce pays et même s’occitanisent.

Quand tout est noir, nuitamment, ils s’introduisent

Dans les chais désertés des cav’s de Fenouillet

Pour en sortir beurrés à l’heure du laitier,

Et attendent, sereins, le prochain millénaire !

                                                                                                                                  Dany Crevon ce 19 Aout 2015